Une semaine bien remplie
Op 17
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Une semaine bien remplie Op
17
De
l’Amour
(Décembre
2012)
Ne manquez pas les enregistrements de deux chapitres :
Récit de Flavienne
et
Colère de Rabinovitch
Quatrième de
couverture
Avec
Une semaine
bien remplie Jacques Guyonnet
met fin à une série de dix-sept romans commencée en 1999.
On y retrouvera sans surprise les acteurs de sa vie, ses
interprètes, des aventuriers, des grandes femmes surtout.
Dans ce récit, il se rend à Paris pour tuer son éditeur
mais celui-ci le piège, à l’aide d’une fille symbole, et
l’oblige à refaire la Genèse à son goût. Six jours de
travaux hallucinants, le septième il se “reposera de
Paris”. Divers personnages truculents apparaissent, le
Professeur Rabinovitch qui le manipule et dont la colère
donne naissance à un chapitre aussi mémorable
qu’expérimental. Flavienne la belle fille bretonne en jupe
de cuir qui détient le pouvoir de dessécher sexuellement un
homme. Caryl Chessman l’immortel, une escorte parisienne
qui révèle ce que sera la prochaine révolution. Mélissa
elle-même, héroïne du 12ème Évangile, que notre héros
retrouvera quelques heures avant le déluge dans l’ancienne
Méditerranée. Paracelse à Vienne, Dieu et Satan autour du
jardin d’Eden mais aussi une grande fresque genevoise de
plus de trois quarts de siècle car, devant pour survivre
remonter le cours de sa vie, l‘auteur (qui a très peur
d’écrire des Mémoires
genre
qu’il trouve ennuyeux et auquel il tentera de conférer un
caractère enlevé et aventureux) nous raconte la Genève de
son temps et croque les personnages merveilleux et parfois
incroyables qu’il y rencontre. Tout le livre est une grande
accélération vers un destin final, un duel entre Jacques
Des Ombres et son éditeur maudit :
l’un des deux doit mourir et de manière spectaculaire. Dans
la dernière partie le récit parvient à une grande
profondeur que souligne le mouvement lent de la Vème
Symphonie de Mahler, “cap sur profonde mélancolie”. Et
c’est le six mai 2012,
au moment de l’élection de François Hollande, que se
termine pour Des Ombres ce récit parisien, alors qu’en
spectateur un samedi soir au Royal Monceau, il voit une
foule en liesse envahir Paris et la place de la Bastille
dans une ambiance de fête et de révolution heureuse comme
seule la France sait encore en produire.
Extraits
Les
belles Américaines
Avec les
répétitions j’ai découvert le monde des danseurs, un envers
des coulisses dont je n’avais aucune idée. Ça n’avait pas
grand chose en commun avec la société de l’orchestre.
C’était plus dur, me sembla-t-il, il y avait des intrigues
personnelles mais quasiment aucune contestation, les
danseurs ne pouvaient se le permettre, leur vie
professionnelle étant très courte, elle dure en moyenne de
sept à dix ans, un peu plus quand ils commencent très
jeunes. Il y avait une relation physique très proche pour
chacun, un climat parfois fusionnel. Les garçons étaient en
majorité homo, dont Cata mon merveilleux ami. Je n’ai
jamais été homophobe mais je ne me suis jamais senti à
l’aise dans ce milieu. Alfonso fut ma grande exception,
jadorais ce type, littéralement. On se voyait dans son
studio, au Bourg de Four, le dimanche matin avec toute
l’équipe pour des brunchs fabuleux. Je tombais dans ses
bras ou lui dans les miens, je n’y comprenais rien au début
et finalement j’ai réalisé que cet homme aimait les gens,
au vrai sens du terme. Je me suis souvent dit qu’il fallait
que je me rende à Cuba, histoire de voir s’il y en avait
d’autres bâtis sur le même modèle. Il restait fidèle à ses
amours (un sinistre connard allemand prétentieux pas
possible qui le faisait chier à longueur de journée) et moi
aux miennes, les filles.
Quant aux filles dans le corps de ballet, c’est du Robert
Dhéry. Les belles Américaines. À ce propos il me fit
rencontrer les plus belles jambes du monde, elles ont
existé, je les ai vues, je les ai approchées et dans
quelques lignes, bande de salaces, vous saurez si je les ai
touchées, je vous vois baver dans l’ombre. Il y avait,
surmontant ces cannes fatales, un joli petit visage sage,
un menton assez carré à la mode anglo-sexonne, un superbe
chignon entravant l’abondance et un corps musclé. Après ça
inutile de s’étonner que les Grecs et les Troyens se
foutent sur la gueule pour une pétasse du nom d’Hélène.
Arrivés à ce stade vous allez compter le nombre de jambes
sur lesquelles je m’extasie dans ce récit.
Allez-y !
Sisi, j’insiste car j’ai aussi fait le calcul. Il y en a
entre dix-sept et cinquante-quatre et ça pourrait croître
et multiplier. Tous ces miracles ambulatoires, de belles et
incroyables jambes de filles et femmes qui m’on fait courir
et engorgent ce bouquin. Allez-y, ça vous défoulera et, si
vous n’en avez pas à portée de la main, précipitez-vous
dans la rue, dans un vernissage et même dans un Starbuck
pour en trouver, c’est malsain de s’en passer.
Je reviens au monde du ballet. Je suis avec Alfonso dans la
grande salle de répétition de l’Opéra, en sous-sol. Il ne
reste que deux filles qui s’entraînent et ça se produit.
L’une d’entre elles possède des jambes de rêve. Comment
sont-elles ?
Toujours les même mots, je n’aimerais pas en changer,
longues, harmonieusement musclées, élégantes. Je ne connais
pas le détail de mes codes de chasseur mais je sais qu’il y
existe des lignes relatives aux jambes féminines. Innéité
ou vécu ?
On s’en fout, dans le sexe ce qui compte c’est ce qui
marche. Je me penche vers Alfonso et lui demande le nom de
la superbe. Il me jauge et se met à rire.
- Les jambes ?
C’est Ça ?
- Euuuhh oui…
- Jacques, c’est Anya. Quand je la regarde, même moi j’ai
envie de changer de religion !
XIII)
Le
duel
Les langues
anciennes connaissaient le singulier, le pluriel et le
duel. Cet usage s’est perdu, note Odon Vallet. La relation
amoureuse est un duel. Au sperme, au sang. Dans tous les
sens de ce terme. Opposition, pluriel, complémentarité,
guerre des sexes. Les hommes traitent souvent les femmes de
mal baisées. Qu’ils balayent devant leur porte. Nous avons
de grands mal baisés dont nous n’aimerions pas nous passer.
Nietzsche, Stendhal, beaucoup d’autres. Compensation
essentielle chez un petit nombre :
une œuvre !
La question que vous pourriez vous poser est la
suivante :
les hommes sexuellement comblés par les femmes pondent-ils
des œuvres ?
Corollairement, les femmes pompent-elles notre génie à la
source ?
Récit
de Flavienne
Paris,
samedi après la foudre
je te rendrai mille fois ce
que je t’ai violé
- Jacques,
merci !
J’ai suivi mes aventures avec bonheur, j’attendais un
prince charmant, t’es pas trop crapaud mais un peu âgé pour
moi, ça fait rien, je suis à toi, tu peux rajouter une
classe Flavienne à tes privilèges, je suis tienne en
sentiment 100%, en aventure 121% et vaginalement à 71%
trente-six fois par an, profite, les filles c’est comme les
fruits de mer faut les consommer avant que leur marée se
tire, que leurs algues ne s’assèchent, tu pourras boire mon
eau, je te rendrai mille fois ce que je t’ai violé et même
la jeunesse si tu veux mais je te le conseille pas plus que
ça, c’est pas une qualité c’est rien qu’un passage, je
serai quand tu voudras, où tu voudras, toute à toi livrée à
tes adorables fantasmes excepté pendant les grandes
vacances, j’en ai manqué, j’ai envie de voir ce Sud, ces
maisons blanches, ces ocres espagnols et le bleu
insoutenable du ciel méditerranéen, t’en parles tellement
que j’en suis maboule, chuis qu’une fille du Nord moi,
Du livre et de l’infini
Paris,
Jeudi hallaube
Je
réalisai que je ne pourrai jamais me glisser dans les bras
de cette pédale de Morphée avant d’avoir refilé
un os à ronger à mon très cher éditeur
- Feughill, merde
quoi !
Vous trouvez que c’est une heure honnête pour un éditeur
voyou de venir se faufiler dans mon intimité, pour déranger
un honnête lapin de garenne ?
Vous trouvez que je n’ai pas assez bossé pour
vous ?
Où est Flavienne ?
Derrière vous ?
Elle monte, elle est là ?
Dans l’ascenseur ?
Derrière moi ?
Prête au massacre ?
Vous voulez quoi ?
Que je réponde à une nouvelle liste de questions
idiotes ?
Je ne vais jamais finir votre semaine de merde si vous
continuez à ce rythme…
- Je suis venu, Des Ombres, dit-il à voix basse, pour vous
parler de l’avenir du Président Sarkozy.
D’un coup mes forces me revinrent.
- Ça se résume à un mot, aucun. Je vous en reparlerai quand
viendra le grand soir, il est proche. Et maintenant, si
vous n’y voyez pas d’inconvénient, je vais dormir, le temps
qui me reste.
Il me barra la route. À vrai dire, avec toutes les horreurs
que j’avais proférées sur lui je n’avais pas tellement
envie d’aller au contact. Et si c’était vrai qu’il était
une langouste mutante ?
Ou un cafard cosmique ?
Eh ?
- Je n’en ai pas pour longtemps. Accordez-moi un bref
instant car voyez-vous, Des Ombres, une chose me terrifie,
je crois que je ne pourrai jamais publier tous les livres.
L’était gaga ce mec…
- Il en est de notablement mauvais, remarquai-je.
- Vous ne comprenez rien. Le jour où j’achèterai Cola Loca,
plus personne ne boira de l’eau. Fini la flotte, ma potion
et rien que ça. Le jour où j’achèterai le soleil tout le
monde se bronzera Feughill.
- Très américain et très cancérigène.
- Faut des morts, Des Ombres, beaucoup de morts. On manque
cruellement de guerres, ça stimule la croissance.
- Et pour les livres ?
- Je ne supporte pas l’idée que le public lise des textes
dont je n’ai pas décidé la publication.
- Ça pose problème, fis-je assez amusé. Avec Homère,
Shakespeare et Victor Hugo entre autres… La littérature ne
vous a pas attendu pour se développer.
- Je parle de ce temps, dit-il très agacé.
- Oh ?
Mais rien que dans la petite ville de Paris on trouve au
moins cinq cents éditeurs sur les trois mille structures
éditoriales du pays !
- Nannana, c’est ce que les gens pensent. Je suis à la tête
d’un Oligopole à frange, mon petit. Certains éditeurs ne
vivent que le temps d’un livre. D’autres essaient de faire
un coup. Les sérieux, les gros, c’est dix-sept maisons. Et
je les contrôle toutes, à ma manière.
- Comment avez-vous fait ?
- Comme vous avez voulu faire avec moi, avant que je vous
livre à Flavienne. Je les ai achetées. La plupart du temps
une petite somme suffisait, ils ne pouvaient jamais
rembourser et je les tenais.
- Technique de banquier, Feughill. C’est minable.
- Vous auriez fait mieux avec moi ?
- Ce n’est pas la même chose, je ne cherche pas à réaliser
un profit, je veux juste vous retirer, nettoyer le monde.
Je ne sais pas pourquoi mais j’ai depuis toujours le
sentiment que le monde du profit est incarné par vous.
Table des
matières :
Pour être heureux
dans ce livre 5
Mon éditeur 7
La chute de la mer d’Éden 15
Jupe de cuir et les Coconuts 17
Ma fusion avec l’eau et avec la femme 25
Royal Monceau 27
Je serai pianiste et surtout compositeur 35
Un bouquin pour Jean d’O 37
L’âge bête Genève 45
Une fille aux chandelles 49
Un potache chez Calvin 55
Une chandelle sans fille 61
Filles, errances, apprentissage 65
La feuille de route 71
Un repère inviolé 77
Le choc social 83
La base Mouffetard 87
Filles, chimies, Walkyrie 95
Le cône de silence 103
Les filles et la formule 107
Atlantis passe et manque 113
Celle-Qui-Voit-Dans-Le-Noir 117
Le rappel 125
Le Chronobus 129
Le déluge 133
Le destin est un vieux con !
137
Les tours du silence 141
Équivoque, sexuelle et cruelle 145
Faut-il épouser un banquier ?
149
La liste Feughill 151
Une énergie indomptable 157
Les privilèges 163
Le concert de Cologny 171
Où est Antinéa ?
175
Escapades nord de mer 181
Une énergie propre 183
Escapades sud de mer 191
Atlante Debriefing 195
De Pierrot à Gitlis 199
Évasion d’un cône de silence 203
Une fugue pour Corbusier 209
Rentabilisons le couple humain… 211
Mort d’un prince consort and the shaking Minarets 215
Transsexuel !
223
La reprise en mains 227
Une Parisienne de trop 231
I love America 235
Ma nouvelle copine 241
Rencontres de tous les types 247
Le lecteur qui rêvait… 255
Back to Genesis 257
Une Canadienne dans un tambour 261
La chute du jardin d’Éden 265
De Chenevière à Boulez 271
Vers la mer rouge 277
Des mondes mineurs 283
Je repasse côté cour 287
De Bach à Vénus 289
De l’Amour ?
297
Les belles Américaines 303
La vraie révolution 309
Soirée maussade à Cologny 317
Du livre et de l’infini 321
Athanor ou les origines de l’humidité 327
Elle !
335
Colère de Rabinovitch 337
La machine à lire le monde 343
La Momie 347
Mer et motard 351
H2O
ne répond plus 355
Le grand retour, Stuttgart 359
L’homme chauve grimace 363
Un hold-up et des âmes 367
La Vème de Mahler 375
Tu seras ministre de la culture !
379
La bombe compassion 383
Le prix des ombres 391
Récit de Flavienne 395
La vallée des rêves 399
Le cafard Eiffel 403
C’est bien d’être un chien 416
Le test ultime 422
Nuages et revolucion 424
Andalousie 432
Le grand soir 438
Annexe et volte-face 448
Analyse fréquentielle de mots d’une certaine importance
473