Silent Idol
Op16
(Voir la
thématique de Silent Idol)
Silent
Idol
suivi de
L'IndienneLa
MusicaLa Cantate
interrompuePour une politique de la
musiqueTrois textes
torrentielsLe
FleuveLe fleuve de tous les
silences
Ce
livre fut présenté en mars 2011 lors d’une réunion
littéraire. Par la suite l’auteur souhaita le compléter de
divers textes encore impubliés.
Antéface
Silent
Idol (SI)
Op
16 est sorti en mars 2011. C'est un texte bref en
comparaison des ouvrages qui le précèdent. Dans cette
édition je le fais suivre de quelques textes témoins de mon
parcours. Ils n'ont aucun de rapport structurel. Voyez-les
comme des photos prises un peu au hasard dans la vie, ces
quarante dernières années. C'est un éventail.
Une grande polémique musicale et ses dessous
en 1966 dans la cité de Calvin, la mort tragique de mon
père adoptif Alberto Ginastera en 1983 et ce que je pus en
exprimer, une traversée déjantée de New York une nuit de
1988, mes rapports fantastiques avec le flux, le fluvial,
l'énergie soit
Le Fleuve (1984),
Le Fleuve de tous les silences (1981) et des
textes expérimentaux sollicitant le souffle, indicibles au
sens vrai du terme. Dans mes débuts de musicien le terme
d'expérimental avait un sens noble. Je reste dans cette
tradition et ce savoir de chercheur avec
SI et d'autres
textes privilégiant les forces nucléaires des mots par
rapport à la narration. Je n'utilise pas ici le terme de
nucléaire pour impressionner ou faire moderne. Je l'utilise
avec la conscience des possibilités de la langue, de
l'interaction des mots, de leur autoreproduction et des
appels qu'ils adressent à vos bibliothèques, vos mémoires,
et les conséquences que ces manipulations peuvent
entraîner. C'est pourquoi il m'arrive de dire de
SI
que
c'est mon moins bon livre et le plus intéressant. Silent
Idol, les Fleuves,
l'Indienne, les textes
torrent forment une collection de petites formes en
liberté. Dans la plupart des modules le graphisme est
essentiel, c'est toujours cette même tentative de mettre
l'écriture en partition.
Guillaume Chenevière
Un livre des parenthèses
This story is similar to an accelerated Big Bang
followed by an even more accelerated Big Crunch.
High temperatures rise from a nothing and the
nuclesosex synthesis develops.
Dans l’oeuvre considérable (et toujours en expansion) de
Jacques Guyonnet, Silent Idol se distingue d’abord par sa
brièveté, inusitée pour un auteur aussi prolixe, et par le
recours à l’anglais.
Notre Jack of the Shadows s’est jusqu’ici exprimé en un
français mâtiné d’espagnol, mais il a aussi l’oreille
anglaise, sans toutefois maîtriser parfaitement
l’orthographe, ni la syntaxe de la langue de Shakespeare.
Mais, comme le dit sa fille Jill, les imperfections de sa
langue contribuent à la musique de son texte et il cite
Shakespeare et Poe avec une exactitude qui me fait lui
pardonner ses approximations.
Je laisse l'écrivain et traducteur Daniel Fattore dire
mieux que moi le charme linguistique de Silent Idol, qui,
malgré le choix de l’anglais comme véhicule principal,
flotte délicieusement entre plusieurs langues. Guyonnet
nous a déjà habitués à ce multilinguisme dans l’air du
temps, mais il le pousse ici un pas plus loin.
Le format réduit est l’occasion pour l’auteur de concentrer
dans une capsule de noix, comme on dit en anglais, tous les
grands thèmes de son œuvre. Peut-être éprouve-t-il le
besoin de se ramasser pour mieux sauter ensuite (le
prochain opus est déjà dans les starting blocks).
Sur un rythme rapide, on passe en revue la littérature, la
langue, la musique, l’argent, les riches, l’Amérique, la
Suisse, les mathématiques, la Femme, l’amour, le sexe, le
donjuanisme, Dieu, et j’en oublie.
Don Juan est ici assimilé au Juif Errant, celui de Jean
d’Ormesson plus que celui d’Apollinaire. Cet avatar,
contrairement au modèle espagnol, ajoute à l’immodestie de
ses conquêtes sexuelles un lien privilégié avec Dieu,
personnage décidément masculin. Dans la version
guyonnetienne, le héros rivalise avec Jésus et Bach
simultanément ; il rêve de conquérir à la fois Marie
Madeleine et Maria Magdalena. Il fallait oser !
Le musicien Guyonnet, jusqu’ici discret dans son œuvre
littéraire, semble annoncer dans Silent Idol un retour sur
le devant de la scène : les variations du texte sont «à la
manière de la Sonate en la bémol majeur de Beethoven », la
ballade en sol mineur de Chopin impose son évidence
narrative, diriger à mains nues la 2e Symphonie de Schumann
implique une performance athlétique qui est en consonance
avec la performance amoureuse.
Le thème central est bien sûr la Femme, souvent nommée le
TNT, trou noir terrifiant dans lequel tous les hommes, les
riches, les pauvres, les talentueux, les musulmans, les
idiots, les Suisses et/ou les fous, les écrivains, les
poètes, même les politiciens, les guerriers, les maîtres,
les prêtres, les banquiers, les esclaves et les honnêtes
gens du centre de nulle part se bousculent afin de
perpétuer la race. Le génie musical permet à Bach et à
Mozart de se tenir en marge de cette cohue, mais ils sont
bien les seuls !
À part cette fonction de pôle magnétique, la Femme est
aussi l’autre versant de notre humanité, plus mystérieux,
plus riche, plus généreux que le masculin. Jacques invente
même pour les femmes une langue à part, dont Rachel lui
apprendra par la suite qu’elle a existé à Babylone au 3e
siècle avant notre ère…
Dans un groupe de lectrices et de lecteurs réunis par
l’auteur pour que chacun à son tour dise ce qu’il a aimé
dans Silent Idol, je suis frappé d’une ligne de partage :
les femmes sont sensibles au sexe, les hommes à la
littérature.
Lena refuse de lire un extrait «pornographique » ; Sybille
a une manière succulente de faire fondre le mot sexe dans
sa bouche ; Soraya imagine une version cinématographique
des variations amoureuses du texte ; Béatrice adore le
passage où l’auteur remarque que les jambes dont il est
tombé amoureux ne sont que « quelques livres de viande avec
des os », dont on peut trouver « tous les composants chez
le boucher du coin » ; curieuse de techniques sexuelles
comme la « French brouette », le « Spanish finger drag and
drop » et le « Swiss tsunami », elle somme l’auteur d’en
fournir une démonstration. Guyonnet se borne à rappeler ce
qu’il doit à San Antonio.
À son exemple, les lecteurs hommes parlent littérature et
influences. Jean-Luc évoque Apollinaire, Thibaud Dada et
son besoin d’aller dans tous les sens, Daniel la
fécondation des langues entre elles, Delcourt la
cosmographie céleste, Buenzod l’aventure d’une coédition.
Silent Idol, que son auteur désigne comme un livre des
parenthèses, est la quintessence de ce que le psychologue
Jonathan Haidt appelle le « between », qui pour lui est la
clef du bonheur. Entre la rencontre d’une femme et sa
conquête se situent le désir, l’attente, la souffrance, la
torture, le rêve ; le vrai chasseur de femmes aime les
conquêtes impossibles ; comme dit Gainsbourg, les femmes
les plus inoubliables sont celles qu’on n’a pas eues. Entre
le début du livre et sa fin se situe le plaisir de
l’auteur, que la lectrice Anna appelle sa joie de vivre ;
quand elle lui demande d’en situer le niveau sur une
échelle de 1 à 10, Guyonnet répond sans hésiter : 9,75.
Malgré le feu d’artifice verbal de son héros, la suite de
variations sur une conquête féminine qu’est « Silent Idol »
se conclut par un échec qu’il serait trop facile de faire
endosser à la frigidité des Suédoises, voire des femmes en
général. Il faut en chercher le triomphe sur un autre
registre, celui de la littérature, de la musique, de l’art,
qui transmuent la vie ordinaire en trésor inépuisable.
La réussite de ce texte est de nous rappeler qu’entre le
Big Bang de toute rencontre amoureuse et le Crunch annoncé
de sa conclusion se situe la suprême valeur ajoutée :
l’imagination, qui fait éclater les frontières du temps
comme celles de l’espace et transmue l’opacité de la
matière en lumière iridescente.
Guillaume Chenevière
But… Who has stolen the code?
with XIII variations on the Carnal Theme
Credits
:
So many thanks to Edgard Allan, Solomon and some others
friends. They brought some food to my sketches. René Berger
said a was a big predator! La belle affaire! I feed myself
with all I can listen, read or see. Then I transform it
according to the rules of my own alchemy. The frontier
between duplicate and recreation is very narrow. Thanks to
the illuminated Soraya who marvelled reading this story
(maybe she simulated?) And no thanks at all to Aladin who
did not really help me to complete the main job of this
book…
i.e : make a sadistic and
gentle nordic girl reach the standard female democratic
extasy level as defined in the Geneva Conventions 2012 and
their Additional sex Protocols.
To
Nanna of course,
without her I would have forgotten this journey.
Extraits (voir le
pdf directement)
II